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Alors que la Colombie est en plein processus de paix avec les FARC, un événement très inquiétant pour la démocratie et pour la bonne marche de ce processus initié par le président Juan Manuel Santos vient de se produire.
En effet, la maire de Bogotá, Gustavo Petro, ancien guerrillero du Mouvement du 19 avril (M19) et symbole de la gauche en Colombie pour sa lutte contre la corruption et son combat pour la classe populaire, a été démis de ses fonctions et déclaré inéligible pour 15 ans pour avoir violé les principes constitutionnels de la concurrence en retirant la concession de la collecte d’ordures à des entreprises privées au profit de la compagnie publique des eaux. Cette décision a été rendue par le procureur général de Colombie, Alejandro Ordoñez, qui est particulièrement hostile au processus de paix avec les Forces Armées Révolutionnaires ( un élément à souligner pour comprendre l’intérêt de ses agissements).
Un appel au président de la Colombie et la dénonciation d’un coup d’état
Gustavo Petro a lancé un appel au président Santos, le seul qui a entre ses mains la résolution du conflit, et lui demande de pouvoir participer à la réunion de la Comission Interaméricaine des Droits de l’Homme qui aura lieu le 18 décembre. Il assure que la justice internationale étudie ce qu’il a appelé un "coup d’état fomenté à Bogotá".
" Le mercredi 18 décembre, je suis invité pour parler avec le secrétaire de la Comission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH), et si le président de la République m’autorise à y aller, il pourra m’écouter pour prendre des décisions sur cette sanction administrative que j’appelle un coup d’état", a déclaré Gustavo Petro.
Les colombiens soutiennent le maire de Bogotá et marchent pour défendre la démocratie
Des milliers d’indignés, paysans, indigènes, ouvriers et organisations sociales se sont réunis pacifiquement vendredi 13 décembre sur la place Bolivar de Bogotá pour soutenir Gustavo Petro et dénoncer sa destitution. Depuis lundi, un profond rejet de la décision du procureur général, qualifiée d’injuste, se fait sentir. Les colombiens affirment qu’il n’ont pas voté pour Ordoñez, mais pour Petro. Celui-ci a donc appelé la population à marcher pacifiquement, dans l’amour et la fraternité. Il faut que cette mobilisation soit un événement historique pour la démocratie, selon lui. Bien entendu, Gustavo Petro se sent renforcé dans son combat grâce à cette mobilisation populaire en sa faveur, qui est loin d’être terminée.
Voici quelques messages que l’on pouvait entendre lors des mobilisations ou sur les réseaux sociaux :
"Procurador, vendido, el pueblo está ofendido", Pafuera el procurador", "Ordóñez, uribista, eres un golpista".
Quant à nous, où que nous soyons, ne restons pas muets, montrons notre solidarité internationale et défendons notre camarade de gauche.
Ici la réaction de Jean-Luc Mélenchon : http://www.rtl.fr/actualites/info/international/article/melenchon-ecrit-au-president-colombien-pour-defendre-le-maire-de-bogota-7767888880
